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La SARL Chanourdie (La Chapelle-aux-Brocs) tourne plutôt bien. Une affaire de famille. Ici, on est marchands de bestiaux, de père en fils, sur quatre générations. Exportateurs de broutards plus précisément.
Louis Chanourdie est fier. En quelques années, l'entreprise est passée de 15 M€ à 24 M€ de chiffre d'affaires. 22.000 bêtes envoyées sur l'Italie, l'Espagne, la Turquie, la Tunisie. Et ce malgré la dernière crise. « On a su faire partir à temps ou repousser et acheter au bon prix. On connaît notre métier ». Le trentenaire est un passionné et comme il ne veut pas s'arrêter en si bon chemin, il vient de reprendre avec sa femme, Laura, Meyssac Viandes, une entreprise de négoce gros et demi-gros et transformation. Lorsque Max Claval, l'ancien propriétaire, a cherché à passer la main, Louis Chanourdie a sauté sur l'occasion. « Je me suis dit : il faut fusionner pour aller de l'achat à la transformation. Prendre à l'agriculteur, transformer la bête et la remettre au consommateur ». Il fait abattre à Saint-Céré. Son objectif : pas d'intermédiaires, la valorisation d'un circuit court. « Nous avons tous les atouts du consommer bien », dit-il.Aujourd'hui, il aura 5 minutes pour présenter son projet au Conseil départemental. Pas facile pour ce marchand de bestiaux volubile pour qui le terme « crowdfunding » n'est pas dans le vocabulaire courant. « Financement participatif », il préfère.
S'il n'avait pas été retenu par l'opération Coup de pouce, il se serait tourné vers un prêt bancaire. Mais il voit là l'opportunité de promovoir le circuit court. Investir sur ce projet, c'est valoriser une filière viande locale avec un savoir-faire. Meyssac Viandes a besoin de 5.000 € pour moderniser et développer son système de traçabilité. La contrepartie pour l'investisseur, c'est une redistribution en viande. De qualité.
Laetitia Soulier
La Montagne